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Copyright © 2005 by the author(s). Published here under license by The Resilience Alliance. Go to the pdf version of this article The following is the established format for referencing this article: Nudds, T. D., and M.-A. Villard 2005. Basic science, applied science, and the radical middle ground. Avian Conservation and Ecology - Écologie et conservation des oiseaux 1(1): 1. [online] URL: http://www.ace-eco.org/vol1/iss1/art1/ Editorial Basic Science, Applied Science, and the Radical Middle Ground Science fondamentale, science appliquée et le radicalisme de l’entre-deux 1University of Guelph, 2Université de Moncton
No, no, no ... a thousand times, no! There is no such thing as applied science. There is only the application of science, which is very easy to anyone who is the master of the theory of it.
Non, non, non... mille fois non! La science appliquée n’existe pas. Il n’y a que l’application de la science, qui est très facile pour quiconque en maîtrise la théorie.Ce fut la réplique de Louis Pasteur – chimiste, biologiste et bactériologiste Français – lors d’un discours présenté en 1872. Il poursuivait alors sur un thème abordé au moins un an auparavant quand il écrivit, dans la Revue scientifique : « Il n’existe pas de catégorie de science qui puisse être désignée comme étant “ appliquée ”. Il y a la science et les applications de celle-ci, réunies comme le sont le fruit et l’arbre qui le porte » (Pasteur 1871). En dépit de l’admonition de Pasteur, il existe encore aujourd’hui une distinction trop commode entre les soi-disant scientifiques « fondamentaux », dont les questions proviennent d’observations apparemment ésotériques (disons, qu’est-ce qui limite la taille des couvées chez les oiseaux?) et les scientifiques « appliqués », dont les questions trouvent leur origine dans des problèmes (apparemment) urgents (par exemple, mettre fin au déclin à long terme dans la taille des couvées d’une certaine espèce d’oiseau afin de ne pas en augmenter la probabilité d’extinction). Cette situation est exacerbée par le fait qu’à partir de cette trop simple classification, les chercheurs scientifiques fondamentaux sont souvent considérés comme étant engagés dans une poursuite objective de faits indéniables (afin d’être « moins sujets à la subjectivité », pour paraphraser Lewis Thomas (1983) dans Late Night Thoughts on Listening to Mahler’s Ninth Symphony), installés dans les couloirs de l’académie et intéressés seulement à publier dans certains périodiques avec comité de lecture. Les scientifiques appliqués, quant à eux ou elles, travaillent supposément pour l’industrie, le gouvernement ou les organisations non gouvernementales et publient dans d’autres revues; leur science serait possiblement biaisée par le profit ou l’émotion. Bien sûr, les pendants modernes de mentors comme Pasteur – Lewis Thomas et Stephen Jay Gould, par exemple – nous rappellent souvent que ce sont nous, en tant que scientifiques, qui sommes grandement responsables de la confusion qui règne quant à notre véritable nature. La science n’est pas, ou en fait ne peut pas être, la froide poursuite d’une vérité objective. C’est en fait une entreprise humaine qui est sujette à toutes les faiblesses de ce type de mission. Nous devrions reconnaître que, bien que nous connaissions beaucoup, et qu’une partie de ces connaissances soient relativement robustes à l’analyse, nous en ignorons encore beaucoup plus sur notre monde. Nous devons donc accepter l’incertitude, même envers nos meilleurs travaux scientifiques. Thomas a dit « Chaque époque s’est considérée comme l’âge de raison. » La chronique journalistique de David Suzuki s’est déjà intitulée La science s'attache principalement à découvrir les erreurs dans notre pensée actuelle. Dans le domaine de la conservation, les erreurs dans la pensée actuelle peuvent comporter un prix très élevé. Nous pouvons parfois ignorer des besoins importants en termes de conservation afin de nous concentrer sur des questions à la mode (qui peuvent s’avérer ne pas être problématiques du tout), ou alors proposer des solutions qui sont pires que le problème lui-même, en raison de connaissances inadéquates ou sur lesquelles on ne peut se fier. Une façon d’éviter ces coûts est d’accepter l’incertitude entourant les connaissances présentes et de toujours soumettre cette connaissance à l’analyse critique afin d’augmenter sa fiabilité. Bref, il faut faire de la « bonne science ». La barrière conceptuelle qui sépare la science fondamentale de la science appliquée dans le domaine de l’environnement pourrait être en voie de s’estomper. De plus en plus, les faits suggèrent que les scientifiques de plusieurs catégories professionnelles et les gestionnaires des ressources reconnaissent davantage la nécessité de collaborer afin de répondre aux questions difficiles que sont la nature ou la pertinence des compromis qui pourraient s’avérer nécessaires afin de tenir compte des besoins des autres espèces face à l’expansion des sociétés humaines. Divers segments parfois opposés de la société soutiendront, parfois avec une ferveur religieuse, quelles sont les bonnes ou mauvaises actions à poser; pour les scientifiques sérieux, plusieurs de ces professions de foi représentent des hypothèses non testées, ou mal testées – de la bouillie pour les chats. Il n’y a pas de doute que la planète a changé et change encore de façon inquiétante. Toutefois, les causes de ces changements, des facteurs économiques jusqu’à la dynamique naturelle, sont susceptibles de varier selon l’échelle ou le type d’écosystème, et les conséquences et réponses appropriées font souvent l’objet de débats. Bien que nous vivions présentement une ère d’efficacité sans précédent dans les communications globales, les connaissances écologiques semblent encore être diffusées lentement et les actions sont encore prises, ou non, sans référence ou accès aux meilleures connaissances scientifiques. Bienvenue au sein de la revue Avian Conservation and Ecology – Écologie et conservation des oiseaux (ACE-ÉCO), un nouveau forum qui occupe « l’entre-deux » radical qui représente simultanément l’écologie aviaire fondamentale et appliquée. ACE-ÉCO accueillera par exemple les articles rapportant la façon dont les résultats d’interventions d’aménagement nous informent quant à la pertinence de la théorie écologique. De plus, la revue publiera des exemples de retombées de l’écologie théorique en matière de conservation. Les articles ne nécessiteront donc pas de section sur les implications pour la conservation ou l’aménagement puisque celles-ci devraient découler logiquement de la nature même de la problématique de recherche, que la perspective écologique soit moléculaire, comportementale, démographique, synécologique ou à l'échelle du paysage. De plus, ACE-ÉCO, par son accès libre et gratuit, vise à présenter la science de la conservation la plus rigoureuse à un large auditoire, tout en couvrant les problématiques de l'heure. Le format électronique d’ACE-ÉCO devrait également réduire les délais entre l’acceptation des manuscrits et leur publication en ligne. Enfin, ce format devrait ouvrir la porte aux approches innovatrices afin d’illustrer efficacement les causes et les conséquences des changements environnementaux pour les oiseaux. Le défi qui est devant nous est à la fois gigantesque, excitant et inévitable. Avec l’aide d’un excellent comité de rédaction, nous allons faire le nécessaire pour atteindre les objectifs définis pour ACE-ÉCO et réaliser la vision que nous ont confiée les membres de la Société des ornithologistes du Canada et d’Études d’oiseaux Canada. Nous sommes honorés de vous dévoiler ce premier numéro et nous sommes impatients de vous en présenter de nombreux autres. Responses to this article are invited. If accepted for publication, your response will be hyperlinked to the article. To submit a response, follow this link. To read responses already accepted, follow this link Pasteur, L. 1871. Pourquoi la France n’a pas trouvé d’hommes supérieurs au moment du péril. Revue scientifique, Paris, France. Thomas, L. 1983. Late night thoughts on listening to Mahler’s ninth symphony. The Viking Press, New York, New York, USA.
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